
Nous sommes en pleine campagne électorale, mais nous ne le remarquons pas vraiment… La semaine dernière, sur les panneaux d’affichages officiels, on ne voyait qu’une seule affiche, celle du candidat numéro 3, le président sortant. Depuis, un autre candidat a commencé sa campagne, le candidat numéro 13.
Mais les autres continuent a manifester pacifiquement chaque jour dans un quartier de la capitale. Il y a régulièrement des affrontements, que ce soit avec des partisans d’un autre candidat ou les forces de l’ordre.
Du côté des institutions, la Haute Cour Constitutionnelle a d’abord annoncé un report d’une semaine du premier tour (la date du deuxième tour est inchangée). Hier, elle vient de se prononcer par rapport a l’intérim de la présidence. Accrochez-vous, la situation n’est pas simple!
Pour rappel, c’est normalement le président du sénat qui assume l’intérim de la présidence. Toutefois, celui-ci a d’abord dit qu’il renonçait à le faire pour raison personnelle. L’intérim a alors été confié à un gouvernement collégial dirigé par le premier ministre. Mais le président du sénat a ensuite changé de discours, disant qu’il avait été mis sous pression pour renoncer à l’intérim (notamment des menaces de mort) et il a demandé à revenir en arrière et pouvoir assurer l’intérim. À la suite de quoi, ce même président du sénat a été destitué par ses pairs (les autres sénateurs) qui ont placé à sa place un général fraîchement nommé par l’ancien président. Tout cela lors d’une session extraordinaire, une manière étrange de gérer les choses.
Le nouveau président du sénat a indiqué à la Haute Cour Constitutionnelle qu’il était prêt à assumer l’intérim de la présidence. Du coup, cette dernière a répondu positivement et nommé le nouveau président du sénat pour l’intérim. Mais en laissant tout de mème certaines attributions au premier ministre. Donc en fait, c’est une sorte de partage du pouvoir entre le président du sénat et le premier ministre.
Tout cela me paraît un gros mic mac, dans lesquels les actuels dirigeants seraient tous favorables à l’ancien président et s’arrangeraient entre eux pour faire comme ils veulent. Et même s’ils expliquent que cette organisation veut permettre de garantir l’ordre et la sécurité afin de permettre au scrutin de se dérouler dans de bonnes conditions, j’ai quelques doutes sur le maintien des libertés individuelles de tous les malagasy.
Quoi qu’il en soit, plusieurs candidats continuent de manifester en demandant le report des élections, car ils estiment que la situation actuelle ne garantit pas des élections justes et transparentes.