Cette semaine est ma première semaine de formation d’enseignants à Madagascar. Les enseignants ont déjà eu une formation en avril, et c’est Nicolas qui y avait assisté. Du coup je ne savais pas exactement à quoi m’attendre.
Mais au pays du mora mora, j’ai appris à vivre l’instant présent, sans essayer de trop anticiper. Lors du voyage aller, dimanche, j’ai un peu discuté avec Dani, qui donne la formation avec moi, pour avoir plus de détails pratiques. On a décidé du cadre global, qu’on allait commencer par son dossier et donc mon action serait principalement à partir de mercredi. Donc pas de stress, c’est lui qui commence, on verra bien, mora, mora.
Lundi matin, nous sommes arrivés à l’école vers 7h30, la formation démarrant à 8h. Dani ne savait pas où se trouve le bureau de la directrice, ni dans quelle salle nous allions travailler. Etant venu à Fénérive-Est au mois de juin, j’ai pu l’aider à trouver le bureau de la directrice, mais elle n’était pas là. Par contre, des enseignants attendaient déjà devant l’église. Nous sommes allés attendre avec eux, mora mora.
Une petite voix me disait: « Il faut chercher la salle, commencer à s’installer, vérifier les documents, … » et une autre « mora, mora, tu verras bien comment ça se passe ». Et en effet, peu avant 8h, on nous a orienté vers une salle, qu’il a fallu d’abord balayer, puis s’installer, … Mais vers 8h30, tout le monde (ou presque) était là et on a pu commencer.
Pour la suite, j’ai bien réussi à trouver ma place, improvisant des activités au fil des besoins, pour se présenter (on se lance une pelote de ficelle), pour combler un moment libre (time’s up), pour finir la journée et dire comment on se sent (image d’émotions). Heureusement, j’avais pris avec moi ma « boite à outils », avec différents accessoires qui m’ont été bien utiles. Aujourd’hui, après la pause, Dani me dit: « Attends, il faut qu’on les mette en situation ». Nous avions prévu une activité « Qui suis-je? » pour retrouver les noms des différentes étapes d’une leçon. J’ai rapidement improvisé un « qui-est-ce? » avec des cartes représentant des personnages.
Bref, je crois que je peux dire que je me suis bien acclimatée, et que j’arrive à apporter des activités qui font sens. Je m’adapte à certaines contraintes locales. Mais je questionne aussi les pratiques. J’ai senti que je déstabilisais un peu le formateur qui est avec moi, car je n’étais pas toujours d’accord avec lui. On a pu travailler ensemble et se compléter, et j’essaie de bousculer juste un peu, mais sans faire tomber, juste pour avancer.
Demain, mercredi, je commence mon dossier de formation bibliothèque! Cette fois, c’est moi qui serai sur le devant de la scène, j’espère que ça se passera bien et que je saurai rester mora mora.