juillet 10, 2025

En mission

La semaine du 30 octobre au 4 novembre, j’étais en mission dans le Sud-est, à Manakara. C’était une mission complexe, car en réalité, nous avons combiné 3 missions et ce n’est pas toujours évident de se coordonner.

Je suis partie le dimanche avec l’équipe de formation. Au programme, un renforcement des compétences autour de l’utilisation des bibliothèques mobiles et un module sur l’enseignement de la SVT (Sciences de la Vie et de la Terre). 

Pour les bibliothèques, le but est vraiment d’accompagner le changement, de leur permettre de nous dire ce qui est difficile et de trouver ensemble des solutions. Les discussions étaient constructives. Nous avons également demandé à des élèves de venir (même s’ils étaient en vacances) et les enseignants ont pu mener des activités avec des livres avec un petit groupe d’enfants. Cela leur permet de s’exercer et d’en parler ensuite. C’était très intéressant.

Pour la SVT, l’objectif était d’enrichir les pratiques. Souvent, la leçon se résume à apprendre par cœur le savoir (les parties du corps, les parties de la plante, …). Nous leur avons montré les démarches d’observation, d’expérimentation et d’exploitation de documents. Nous avons aussi mis en avant l’importance pour les élèves de faire des hypothèses et de les vérifier grâce à ces démarches et d’expérimenter les savoirs.

Le lundi, une deuxième équipe est partie de Tana. Ses missions était d’une part de faire une analyse diagnostique de la gestion administrative et financière de chaque école, et d’autre part pour nos architectes, de visiter les écoles et voir les besoins et possibilités. Ils ont commencé par l’école proche de Mananjary, puis ils nous ont rejoints à Manakara mardi soir. 

Du coup, mercredi, j’ai changé de casquette et j’ai accompagné Dorine et Charles pour visiter les écoles, discuter des besoins et mesurer les différents bâtiments. C’était très intéressant pour moi. 

Mais ce n’était pas évident, car il y avait aussi des difficultés à résoudre. Par exemple, dans une école, ils ont démoli un bâtiment et commencé à construire sans attendre notre feu vert. Il est difficile de juger la qualité de ce qui a été fait et ça ne correspond pas aux plans qu’ils nous avaient soumis. Du coup, ce n’est pas sûr qu’on puisse terminer la construction. Et en attendant, plusieurs classes ont été mis provisoirement dans des salles de 12m2 (classes de 25 élèves). La construction est actuellement à l’arrêt car ils ont épuisé leurs ressources. On se retrouve avec 3 salles en chantier (alors qu’on en avait 7 avant) et une urgence pour trouver une solution pour les élèves. Nos architectes vont avoir du travail!

Dans une autre école, on a été agréablement surpris par la construction d’un bâtiment provisoire. Ce bâtiment à un étage abrite 5 classes et a été construit en un mois. Il gagnera à être renforcé sur certains points, pour s’assurer qu’il résiste à la saison cyclonique, mais il permet tout de même un bon enseignement pour les élèves, en attendant qu’on puisse trouver des solutions dans la durée. Mais peut-être que cela va simplement passer pour le renforcement de ce bâtiment.

Dans l’ensemble, nous avons pu relever tous les défis de cette multiple mission et nous sommes rentrés à Tana avec pas mal de points à travailler d’ici à la prochaine descente.