En tant que Suisse de l’étranger, nous avons toujours le droit de vote en Suisse, nous avons fait la demande pour recevoir les courriers des votations et élections. Lorsque nous avons demandé à l’ambassade de Suisse si les courriers arrivaient à temps, la réponse n’était pas précise, mais qu’à Tana, en général, ça va. Par contre, dans le reste de l’île, on peut oublier.
Il y a quelques années, il était possible d’utiliser le vote électronique, mais actuellement, ce n’est plus le cas. Du coup, lorsqu’il y a une votation ou une élection, on regarde régulièrement notre boîte aux lettres en espérant recevoir le courrier à temps et on le renvoie en espérant qu’il arrivera assez tôt. C’est ce qu’on a fait pour les votations du 12 mars, mais en fait, on ne sait pas si l’enveloppe est arrivée dans les délais…
Lors du 1re tour des élections genevoise le 2 avril, nos enveloppes sont arrivées le vendredi 31 mars. Donc impossible d’exercer nos droits civiques. Et ce qui était rageant, c’est de voir que le tampon de la poste de notre quartier datait du 21 mars. Comme si l’enveloppe était restée plusieurs jours au bureau de poste.
Hier, jeudi 21 avril, nous n’avions toujours pas reçu les enveloppes pour le 2eme tour du 30 avril. Comme mon frère était sur le point de rentrer à Genève, je suis passée à la poste pour voir si, par hasard, ils n’avaient pas nos enveloppes de vote. Je me suis adressée au guichet et ils m’ont dit: « Montez dans la salle des facteurs ». J’ai suivi la flèche qui l’indiquait et monté l’escalier.
Je me suis retrouvée dans une salle tout en longueur, avec plusieurs personnes en train de trier des enveloppes, quelques bibliothèques avec des petits casiers dans lesquels se trouvaient des lettres. J’avais l’impression d’être dans un bureau de poste du siècle dernier. J’ai à nouveau expliqué mon problème de lettres. On m’a demandé si c’était des courriers spéciaux, non, juste des enveloppes qui viennent de Suisse. On m’a demandé mon adresse et on m’a alors présenté une personne: « Voilà votre facteur ». Le monsieur est allé chercher dans une pile de lettres, pendant que j’attendais sur une chaise. Au bout de 5 minutes, après avoir regardé plusieurs piles de courrier, il est revenu me dire qu’il n’y avait rien.

Je me suis donc levée, en disant que ce n’était pas grave, peut-être que ce n’était pas encore arrivé depuis la Suisse et je m’apprêtais à partir quand il est revenu vers moi avec une enveloppe! C’était bien celle des élections pour Nicolas, surprise! Mais pas la mienne. J’ai donc demandé s’il n’y en avait pas une deuxième identique, à mon nom. Le facteur n’a pas compris, apparement, il ne parle pas français, mais une collègue lui a traduit en malgache. Il a dit que non, « tsy misy » (il n’y a pas).
Bon, une enveloppe, c’était déjà pas mal, j’ai commencé à descendre l’escalier quand le facteur m’a rappelé avec une nouvelle enveloppe à la main! Victoire, c’était la mienne. Je l’ai chaleureusement remercié avec un « Misaotra betsaka » et je suis rentrée à la maison avec mes deux précieuses enveloppes.
Dans le quart d’heure qui a suivi, nous avons rempli nos bulletins et confié le tout à mon frère pour qu’il puisse les prendre avec lui dans l’avion et les expédier depuis Genève. Pour une fois, nous sommes sûrs que nos bulletins seront à temps au service des élections.