juillet 10, 2025

À-verse éclair(e)

Mercredi, Nicolas m’a annoncé qu’il y aurait probablement de la pluie jeudi soir (alors qu’il n’y a pas eu de pluie depuis plusieurs semaines), c’est en tout cas ce que la météo annonçait. Jeudi matin, au moment de partir travailler, j’ai eu vaguement la pensée de prendre une veste, mais cette idée n’a que traversé mon esprit et est repartie rapidement, je n’avais pas prévu de rentrer tard.

Jeudi après-midi, je suis allée à l’Institut Français de Madagascar (IFM), qui proposait une journée de réflexion sur les droits des enfants et le travail des enfants, et projetait le film « Demain est à nous! » suivi d’un échange. C’était super intéressant, tant le film que les échanges après.

Je suis sortie à 16h30 et… il pleuvait…

Ce n’était qu’une demi-surprise, mais je n’étais pas équipée. Et j’avais dans mon sac à dos mon ordinateur portable et tous les documents de travail. J’ai donc pris un temps de réflexion sur les options possible pour rejoindre la maison: 1) rentrer en bus (taxi-be) et 2) rentrer en taxi.

La pluie ayant faibli, je suis allée à l’arrêt du taxi-be et j’ai constaté ce que je craignais, une file d’attente interminable, sous la pluie. Bon, une seule option restante, le taxi. En général, il y en a toujours beaucoup dans ce quartier, mais là, je n’en ai d’abord vu qu’un seul, qui m’a indiqué qu’il n’était pas dispo. Je suis allée plus loin, et j’ai trouvé un taxi. Quand j’ai donné la destination, il m’a proposé un prix exorbitant, 2x le prix raisonnable (env. 10frs, alors que normalement on paie environ 5frs). J’étais prête à payer un peu plus en raison de la pluie, mais pas le double. Le chauffeur a argué des embouteillages, et n’a pas voulu baisser son prix. Un autre client est arrivé, a négocié en malgache et le taxi est parti.

J’étais sous la pluie, au bord de l’avenue de l’indépendance, à réfléchir aux autres options…

J’ai décidé de marcher un peu, pour trouver un autre taxi, tout en allant dans la direction de la maison. Par moment abritée par les arcades, par moment sous la pluie. La pluie a augmenté, avec aussi des éclairs et je me suis mise à l’abri sous un petit auvent. Pas de taxi vide en vue, mais depuis cet endroit, j’avais vue sur les embouteillages. J’ai à nouveau réfléchi aux options possibles. 300m plus haut, il y a le terminus de plusieurs taxi-be qui vont dans notre quartier et généralement on trouve de la place. Vu la vitesse du trafic, un taxi n’irait pas plus vite.

À la prochaine accalmie, j’ai continué ma route à pied, en évitant de mon mieux les grosses flaques, pour rejoindre le terminus. Mon pull était trempé, le bas de mon pantalon aussi. J’espérais que mon sac soit suffisamment étanche. Le long du parc, j’ai dépassé des files de voitures qui n’avançaient qu’au pas d’escargot. Arrivée à l’arrêt, j’ai pu voir plusieurs files d’au moins 30 personnes chacune… qui attendaient sous la pluie.

Il commençait à faire nuit, mais à quoi bon prendre un taxi qui n’avance pas. J’ai donc pris la décision d’une troisième option: rentrer à pied. Encore 2km environ (j’en avais déjà fait un), sous la pluie, pied dans les flaques. J’ai dépassé des files de voitures à l’arrêt. Il faisait de plus en plus sombre, heureusement qu’il y avait des voitures dont les phares fonctionnent, qui permettaient de voir à peu près où je mettais les pieds. Et parfois un éclair qui illuminait la chaussée. Même s’il ne faisait pas très froid (env. 19°C), je sentais mes habits mouillés et froids et le vent qui rafraîchissait encore.

Finalement, je suis arrivée à la maison à 18h, soit presque 1h30 pour rentrer. Mon sac a relativement bien tenu, mon ordi fonctionne encore (mais pas le clavier, j’espère qu’il ira mieux après séchage) et mes papiers sont restés secs, ouf!

Après une bonne douche chaude, j’ai préparé une bonne fondue que ma maman nous avait amenée! Un repas parfait pour une soirée pluvieuse. Je saurai maintenant que même après la saison des pluies, il faut toujours se méfier, il peut y avoir de la pluie et alors, la circulation est complètement paralysée.

Edit: 3 jours après, mon clavier fonctionne à nouveau normalement, ouf! Et j’ai appris que dans certains quartiers de la capitale, ce n’était pas un orage de pluie, mais de grêle qui s’est abattu (voir article dans l’express).