C’est vrai que je n’ai pas vraiment parlé de ce que je fais ici et de comment ça se passe. Alors voilà un peu plus d’explications.
La plupart des programmes de coopération internationale fonctionne sur des programmes de 4 ans. Notre programme a commencé avec un peu de retard, lié au COVID (fermeture des frontières) au début 2022 et doit s’achever en décembre de cette année. Ainsi, c’est le moment du bilan, de l’évaluation de ce qu’on a fait et de la mise en place du futur programme. En quittant Madagascar en juillet, nous étions frustrés de ne pas pouvoir accompagner l’équipe dans ce moment de bilan et c’est pour cette raison que je suis revenue.
J’ai une position intéressante pour aider les collègues dans le bilan. En effet, je sais que je ne serai pas dans le prochain programme, donc je n’ai aucun intérêt direct dans le futur programme. Je suis une envoyée, j’ai côtoyé l’équipe actuelle pendant deux ans, je les connais donc bien et je connais bien le programme tel qu’il a été mené pendant ces deux années, je vois les forces et les faiblesses. Je ne suis qu’une employée de l’ONG, donc ce n’est pas moi qui décide, mais je peux vraiment servir de médiatrice entre l’ONG et le programme.
Pendant que nous étions en Suisse, j’ai soutenu les collègues pour préparer l’évaluation sur le terrain. Nous avons ensemble préparé des observations, des questionnaires et des entretiens. Ils sont allés sur le terrain pour récolter des informations auprès des bénéficiaires, sur l’intérêt du programme, ce qui est pertinent, ce qui l’est moins. Des visites dans les classes ont aussi été organisée pour évaluer le changement de pratique des enseignants.
Depuis que je suis arrivée, nous nous sommes attaqués à l’analyse de ces données. Il y a une cinquantaine d’enseignants et pour chacun, deux observations de leçon, une observation des documents et un questionnaire de satisfaction. Il y a 9 écoles et pour chaque école, un questionnaire pédagogique pour le directeur et le coach, un questionnaire pour le comité de pilotage, plus différentes infos, photos, … glanée ici et là. Il y a aussi des questionnaires aux envoyés sur leur satisfaction dans le programme. Bref, une montagne d’informations.
Ce n’est pas tout simple d’extraire des informations pertinentes de cette montagne. Nous avons discuté pour déterminer ce qu’on cherche exactement, ce qu’on veut savoir pour mettre en place le futur programme et ensuite, je réalise des tableaux excel pour extraire les informations. Et je rédige des compte-rendu qui permettent de visibiliser les réussites et les échecs.
La semaine qui vient, nous allons finir de traiter les données et aboutir à un bilan. La semaine suivante, il est prévu de se pencher sur le futur programme. En extrayant les informations pertinentes du bilan, nous allons faire des propositions pour la suite, qui devront ensuite être validée autant par l’ONG que par la direction locale des écoles, puis traduites en objectifs, activités et indicateurs pour le prochain programme.
Pour l’instant, le travail se passe bien, il y a du pain sur la planche, mais l’ambiance avec les collègues est bonne, nous arrivons à parler à la fois des réussites et des échecs, et nous avons pu déjà bien avancer. Mais je sais aussi que des phases délicates nous attendent.