juillet 10, 2025

Gestion des déchets

La Suisse est réputée pour sa propreté. Quand on arrive à Tana, c’est un peu le choc, même si on s’y attend. Il y a quantité de déchets qui jonchent le sol. A certains endroits, de grandes bennes débordantes d’ordures. Souvent des chiens et aussi des personnes fouillent dans les détritus.

Se pose la question de la gestion de nos déchets. En Suisse, sans être extrême, nous appliquions un certains nombre de principes « zéro déchet », par exemple la règle des 5 R (Refuser, Réduire, Réutiliser, Recycler, Rendre à la terre/Composter). Ainsi, nous évitions les sacs à usage unique, nous réutilisions ou recyclions ce qui pouvait l’être, nous essayions de ne pas gaspiller la nourriture et nous avions un compost dans le jardin. Ici, nous devons nous adapter à notre nouvel environnement et voir comment faire « au mieux ».

Refuser: Au marché, nous y allons avec des sachets que nous réutilisons, pour éviter les plastiques. Mais au supermarché, on ne peut pas enlever les emballages et ceux-ci sont parfois trompeurs. Par exemple, j’ai acheté des sachets de thé. J’avais le choix entre une boite en carton ou un sachet plastique. J’ai pris le carton, mais celui-ci contient des sachets dans des pochettes individuelles en plastique, alors que le sachet plastique contient des sachets en vrac… Nous essayons toutefois d’acheter le maximum en vrac, au marché, par exemple le riz, que l’on trouve à tous les coins de rue.

Réduire: Au niveau de l’aménagement de la maison, nous essayons de n’acheter que le nécessaire. Et si possible local. Nous avons fait fabriquer par des artisans les lits, les tables de nuit, les bibliothèques, le meuble à chaussure, la table et les chaises, ainsi que le canapé. Mais cela prend du temps (2 à 3 semaines), donc pour les bureaux, nous avons acheté des bureaux en kit, importés et les premiers jours, nous avions une table de jardin en plastique. Pour l’électroménager, c’est une marque locale, mais on ne sait pas vraiment d’où ça vient, pas sûr du tout que ce soit fabriqué à Madagascar. Enfin, pour les objets du quotidien, on achète au fur et à mesure des besoins, mais quand on part de quasi rien, il y a tout de même pas mal d’objets, notamment pour la cuisine. Et on ne trouve pas toujours du local de qualité, donc souvent, il y a des produits importés.

Réutiliser: Chaque pot en verre est déjà réutilisé pour faire des confitures maisons. Les pots en plastique servent de sucrier et salière. Une boite de conserve nous sert de pot à crayon. Nous avons essayé de réutiliser au maximum les emballages du quotidien et de ne pas acheter trop de choses inutiles.

Recycler et composter: Pour les déchets, nous avons demandé au propriétaire de notre maison quel tri des déchets devait être fait. Sa première réponse, c’est qu’il n’y a pas de tri. Il nous a tout de même mis à disposition une poubelle pour le papier, le carton et le plastique, qui sont directement brûlés dans le jardin. Et une autre poubelle pour le métal, qui lui sera valorisé. Pas de tri pour le compost, les épluchures partent à la poubelle. Nous avons une dame que nous payons pour venir 2 fois par semaine chercher nos poubelles. Il n’y a pas de levée des ordures. Elle est contente de récupérer le verre et les bouteilles en PET, car elle peut les revendre et se faire un peu d’argent en plus. Ces bouteilles sont ensuite réutilisées (on a vu au marché des stands de pots, flacons et bouteilles vides).

La question du plastique nous titille. Vaut-il mieux le brûler dans le jardin et on est sûr qu’il part en fumée? Ou le mettre dans la poubelle, que la dame ira amener quelque part, on ne sait trop où, dans une benne débordante et qui peut-être finira ensuite dans la nature? On n’a pas envie de brûler du plastique dans notre jardin (odeur, fumée), mais ce n’est pas sûr que la deuxième option soit meilleure, quand on voit le nombre de sachets qui traînent un peu partout.

On se dit qu’on a tout de même de la chance en Suisse, avec un tri des déchets efficaces, d’avoir la possibilité de bien faire, même s’il y a toujours une marge de progression.

Cet article reflète notre organisation des ordures actuelles, nos efforts, dans un contexte d’adaptation. Nous sommes conscients que tout n’est pas idéal et nous espérons pouvoir améliorer encore un peu la situation. Mais nous sommes humains et dans un changement de vie aussi important, nous sommes obligés de mettre des priorités.