À Tana, j’ai été agréablement surprise par le bon réseau de transports publics, les taxi-be (be, à prononcer « bé », veut dire grand en malagasy). Il y a des lignes fixes qui desservent un certains nombre d’arrêts. Pour reconnaître les lignes, c’est facile, elles ont des couleurs différentes. La plupart des bus sont bicolores, par exemple, le 180 est blanc avec le toit rouge et une ligne rouge sur le bas, le 139 est rouge, avec le bas bleu ou jaune. Le 192 est bleu foncé et clair. A l’avant de chaque bus, il y a un panneau avec le numéro et les quartiers desservis. Le panneau n’est pas toujours très lisible, et au début, si on ne connaît pas les lieux, c’est du chinois.
La où ça se corse, c’est pour trouver les arrêts. La plupart ne sont pas signalés. On nous a expliqué que les panneaux en métal se font systématiquement voler. On trouve quelques panneaux en béton armé (oui, vous avez bien lu). Donc le meilleur moyen, c’est de regarder où il y a des gens qui patientent au bord de la route. Ou de regarder sur une application en ligne (merci les smartphones), mais les infos ne sont pas toujours à jour. Et chaque fois qu’un bus passe, essayer de lire le panneau pour savoir où il va et ensuite, s’il y a de la place dedans. On peut aussi demander au receveur (la personne chargée d’encaisser l’argent) s’il va à l’arrêt souhaité, mais si on ne prononce pas juste, on ne se fait pas comprendre.



Une fois dans le bus, le premier défi est de trouver une place et s’asseoir. Dans les grands taxi-be, on rentre par l’arrière. Il y a 5 rangées de 4 sièges (plus les places avant) et un fin couloir au milieu. Dans le couloir, des strapontins (dans le meilleur des cas rembourrés, souvent de simples planches en bois). Sachant que ces bus font environ 1m80 de large à l’intérieur, chaque siège fait env. 36cm et le couloir aussi. Perso, mes hanches mesurent 44cm, donc je dois me mettre de côté pour passer. Lorsqu’on s’assied sur un strapontin, on est assuré de s’asseoir à moitié sur son voisin ou alors on s’assied de biais, épaules en avant. Je ne parle même pas de l’espace pour les jambes, Nicolas doit redoubler de stratégie pour ne pas s’escamoter un genou. Et lorsque des passagers veulent descendre, tout ceux assis sur les strapontins doivent se lever pour laisser passer.
Bien entendu, il est rare de se trouver dans un taxi-be pas plein, la plupart des sièges sont presque toujours occupés. L’autre jour, je suis rentrée dans un taxi-be dans lequel il n’y avait que 5 passagers, le luxe! Pas tant que ça: pour se remplir, le taxi-be s’est arrêté plus longtemps aux arrêts, parfois presque 5 minutes, et du coup, le trajet a été 2 fois plus long.
Le seul taxi-be où on a vraiment la place, c’est le bus Class. Près de chez nous, il n’y a qu’une ligne qui en a, le 192. C’est un bus qui ne contient que 5 rangées de 3 sièges, pas de strapontin. Il dispose d’un écran (qui ne marche pas toujours) et du wifi (je n’ai pas testé). Il est beaucoup plus cher, 1500 Ariary (40ct), contre 600 Ariary (15ct) pour les taxi-be standard. Lorsqu’on en voit un et qu’on va dans cette direction, on n’hésite pas à payer le supplément!